Réduire le coût total de possession tout au long du cycle de vie d’un produit

Par Protolabs

Les technologies numériques et les méthodes de fabrication de pointe transforment radicalement la production, impulsant une nouvelle révolution industrielle : l’industrie 4.0.

Il est absolument essentiel de créer une chaîne d’approvisionnement numérique, plus résiliente et plus réactive face aux risques et aux perspectives. De nombreuses entreprises se sont déjà engagées dans cette voie : parmi plus de 2 000 sociétés industrielles, un tiers ont déjà numérisé leurs chaînes d’approvisionnement et près de trois quarts d’entre elles vont le faire d’ici à 2020, selon une récente enquête menée par PwC. Des gains d’efficacité, des recettes supérieures et des coûts réduits figurent parmi les avantages escomptés.

Puissance de calcul chez Protolabs
Les technologies numériques ont accéléré le développement de produits et aident les entreprises à réduire leurs coûts de fabrication.
Coût total de possession

Les avantages de l’industrie 4.0 sont déjà à votre portée grâce à la fabrication à la demande, notamment lorsque les fournisseurs exploitent les technologies numériques et les processus de production automatisés permettant d’obtenir des composants sur mesure dans des délais très brefs, avec un temps de conception minimal en maîtrisant bien les coûts. La fabrication à la demande est donc parfaitement adaptée à un prototypage rapide. Associée au moulage par injection pour de faibles volumes, elle peut en outre réduire le coût total de propriété (TCO) des outils et des pièces.

Ce coût tient compte des frais directs et indirects d’acquisition et d’utilisation d’une pièce ou d’un équipement tout au long de son cycle de vie. En d’autres termes, il s’agit du prix d’achat de la pièce, auquel s’ajoutent des frais à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement : expédition et logistique, inventaire, exploitation, maintenance et amortissement. En ce sens, le TCO offre une vision plus générale des coûts (et représente mieux la valeur ou le retour sur investissement) que le simple prix d’achat.

Des pièces en fonction des besoins, une chaîne d’approvisionnement sécurisée

La fabrication à la demande constitue une évolution dans la manière d’appréhender l’approvisionnement et la gestion logistique. Elle concilie les avantages des concepts antérieurs, notamment le juste à temps, qui s’attache à simplifier les processus, et la gestion « lean », visant à éliminer les gaspillages. Alors que les cycles de vie des produits se réduisent et que les tendances de l’industrie mènent à la personnalisation des produits de masse, la fabrication à la demande trouve encore plus naturellement sa place dans les stratégies logistiques.

La fabrication à la demande permet d’améliorer l’efficacité des chaînes d’approvisionnement et de réduire les TCO de plusieurs façons. Avantage unique, elle permet aux entreprises de conserver le même fournisseur tandis qu’une pièce ou un produit évolue du prototype à la petite production. Limiter ainsi le nombre de fournisseurs permet de réduire les coûts et la complexité des échanges avec de multiples interlocuteurs. Un fabricant à la demande disposant de l’envergure suffisante et de systèmes automatisés perfectionnés permettant de passer rapidement à une capacité supérieure pour tenir les délais améliore forcément ses performances temporelles, qui constituent un indicateur clé de la gestion d’une chaîne logistique.

De plus, la fabrication à la demande réduit les coûts d’inventaire, puisque les entreprises peuvent maintenant acheter leurs pièces exactement dans la quantité souhaitée à un moment déterminé. La fabrication à la demande aide également les entreprises à mieux appréhender la volatilité de la demande. Elles ne sont donc plus tenues par leurs prévisions de production. Lorsque la demande augmente fortement, elles peuvent obtenir des pièces rapidement, évitant ainsi le risque de ventes perdues à cause de ruptures de stock ou de délais de livraison trop longs.

Le moulage par injection à la demande présente généralement le plus d’avantages en matière de coût total de propriété lorsqu’il est utilisé pour des productions de volumes faibles à moyens, indique Chris Mann, responsable du moulage par injection chez Protolabs Europe. Le prix d’achat d’une pièce chez un fournisseur à la demande est certes supérieur. Cependant, ce fournisseur utilise des outils qui s’avèrent plus économiques pour des productions ne dépassant pas 25 000 pièces par an, par rapport aux importants investissements nécessaires lors du recours à la filière de moulage traditionnelle.

Qualité, régularité, rapidité

De plus en plus de sociétés ont commencé à évaluer leurs chaînes d’approvisionnement en fonction du TCO. Elles se concentrent maintenant plus sur la qualité, la régularité et le respect des délais que sur le simple prix d’achat, l’économie s’étant resserrée et la finance ayant tout dernièrement pris plus de place dans les décisions d’achat et la conception de produits. Le coût total de propriété fait également l’objet de plus de considération lorsque les sociétés décident de leurs lieux d’approvisionnement ou de production.

Selon le Manufacturing Extension Partnership du Département du Commerce des États-Unis, les entreprises sous-estiment souvent les coûts de 20%.

L’un des facteurs expliquant cette tendance, ce sont des coûts de chaîne logistique supérieurs à ce que pensent la plupart des sociétés, selon le MEP. Les études indiquent que l’application stricte du prix d’achat - sans prendre en compte le coût total de propriété - peut donc sous-estimer les coûts cachés de 20 %. C’est pourquoi, du point de vue du MEP et d’autres, le coût total de propriété offre une mesure plus complète des coûts apparents et des coûts cachés. Pour aider les sociétés à comprendre le coût de leurs décisions d’externalisation, allant des frais de laboratoire pour la qualité des produits jusqu’aux risques politiques ou sécuritaires, le Département du commerce a lancé un outil en ligne baptisé Assess Costs Everywhere (ACE).

Pour expliquer le coût total de propriété à ses étudiants, Karen Donohue, professeure agrégée de gestion de l’exploitation et de l’approvisionnement à la Carlson School of Management de l’Université de Minnesota, leur a demandé de dessiner un iceberg. La partie visible représente le prix d’achat ou coût d’acquisition d’une pièce, tandis que l’énorme morceau de glace sous la surface de l’eau représente les coûts cachés.

Ces coûts additionnels peuvent comprendre la coordination des inventaires, le transport, les taxes lors du passage des frontières, les problèmes de fiabilité des fournisseurs en termes de qualité des produits, et la capacité à respecter les délais de livraison, indique Karen Donohue. Un CTP demande également de prendre en compte les délais, la capacité des fournisseurs à s’adapter à la production, et la relation à long terme avec ceux-ci.

« Il est difficile d’évaluer complètement les coûts de chaque élément externalisé pour un produit, mais l’idée est d’incorporer plus de mesures que ce qui se faisait dans un suivi traditionnel », ajoute Karen Donohue. « L’étape suivante, c’est d’essayer d’étendre encore ce suivi en incorporant de plus en plus de mesures dans les décisions. Nous sommes en train de passer d’un simple prix d’acquisition à un jeu de mesures beaucoup plus large. »

Perspectives de l’industrie

Parmi les secteurs les plus susceptibles d’adopter les avantages de la fabrication à la demande ou ceux qui les ont déjà intégrés comme solution de réduction du TCO, notamment pour les petits volumes, on compte l’instrumentation médicale, l’automobile, l’éclairage et l’aérospatiale. En ce qui concerne l’instrumentation médicale, les grandes entreprises sont tout autant concernées que les jeunes pousses avec qui elles collaborent. Des petits ateliers de conception très innovants travaillant au service de multiples secteurs se tournent également vers la fabrication à la demande pour le prototypage comme pour la production.

« Ce secteur est vraiment en plein essor, actuellement », explique Stephen Dyson, responsable d’exploitation chez Protolabs Europe. « Les entreprises sont en train de réfléchir à une manière de se raccorder à ce mode de production. Les perspectives de ce domaine sont vraiment prometteuses, notamment à l’heure où l’on essaye de relocaliser plus de fabrication en Europe. Il s’agit d’un des secteurs de croissance. Il est donc important que les gens comprennent les possibilités de ce système et maîtrisent les compromis qu’il implique. »